On entend souvent dire que le jeûne intermittent pouvait provoquer des carences, des risques et de l’hypoglycémie. Le problème, c’est que cela provient soit de personnes qui n’ont jamais essayé le fasting, soit de personnes qui l’ont mal réalisé. Pourtant, il est possible d’associer jeûne intermittent et hypoglycémie. En effet, cette pratique alimentaire a su montrer par de nombreuses études son efficacité dans la régulation de la glycémie et même en cas de diabète ! Alors comment fonctionne-t-il ? Comment le jeûne peut-il vous guérir ? Je vous dis tout dans cet article !
Qu’est-ce que l’hypoglycémie ?
L’hypoglycémie est un processus qui est favorisé par un taux trop bas de glucides dans le sang.
Pour obtenir une source d’énergie quotidienne à notre corps, le glucose est un véritable carburant. Lorsque nous consommons du sucre, nos organes vont sécréter des hormones pour le transformer en glucose et réguler ses taux dans notre sang. Un problème de régulation, une surdose ou un manque peut entraîner des complications sur votre organisme.
Un taux de glycémie normal doit se situer entre 0,70 g/l et 1,10 g/l à jeun et doit être inférieur à 1,49 g/l une heure et demie après un repas.
Lorsque les taux sont supérieurs à 1,10 g/l, on parle d’hyperglycémie. Il y a une surdose de sucre dans votre sang. C’est une hyperglycémie qui est modérée mais qui est considérée comme « prédiabète« . À un niveau supérieur, il y a un fort risque de diabète.
Si les niveaux sont situés en dessous de 0,60 g/l, cela signifie que vous êtes en hypoglycémie.
Dans certains cas, il peut être question d’hypoglycémie réactionnelle. Votre corps vous faire croire que vous avez besoin de sucre (fatigue, faim, etc) mais ce n’est pas le cas !
D’où provient l’hypoglycémie ?
Lorsque vous consommez du sucre, votre organisme va mettre en place un processus de transformation des aliments pour assurer l’équilibre du corps. Ce dernier est géré par la sécrétion d’hormones régulatrices. Dans le cas du sucre, il y en a deux : l’insuline et le glucagon qui sont sécrétées par le pancréas.
L’insuline est hypoglycémiante, elle permet de faire baisser les taux de glucides dans votre sang. Le glucagon, quant à lui, est hyperglycémiant et permet d’augmenter les taux de sucre dans le sang.
Les aliments riches en sucres rapides et donc à index glycémique élevé sont très rapidement digérés par l’organisme. Lorsque le sucre est ingéré, cela crée un pic de glycémie et l’insuline se met en route pour faire baisser les niveaux. Le pic va alors chuter et c’est ce qui peut provoquer une légère hypoglycémie.
Elle peut aussi être la cause de prise de médicament impliquant de l’insuline prescrit pour les diabétiques.
Jeûne intermittent et hypoglycémie : La solution ?
Il faut savoir que la plupart des gens ne savent pas écouter leur corps. Lorsque l’on pense avoir faim, nous mangeons. C’est devenu un mécanisme qui est pourtant très mauvais pour notre corps.
De nos jours, l’alimentation moderne consiste à consommer en trop grande quantité et de façon très peu saine un repas le matin, un autre au déjeuner et un autre le soir. Si bien que cela produit des effets néfastes sur notre corps et peut engendrer de sévères maladies comme le diabète et voire même l’obésité qui peut favoriser des maladies cardiovasculaires ou même neuro-dégénératives.
Prenons l’exemple du sucre. Qu’il soit naturel ou ajouté, ce dernier est présent partout dans nos pratiques alimentaires. À la fois dans nos plats sucrés, mais aussi salés !
Qu’est-ce que le jeûne intermittent ?
Aussi appelé « Fasting », le jeûne intermittent est un régime qui aide votre corps à retrouver ses fonctions vitales, ses capacités de régulation et son immunité. À l’époque de nos ancêtres, la nourriture n’était pas aussi abondante et transformée comme c’est le cas aujourd’hui.
Pourtant, toutes les maladies que nous connaissons comme le cancer, le diabète, le cholestérol, l’obésité ou encore les risques cardiovasculaires ou hépatiques n’existaient pas à cette période.
La qualité de notre alimentation et sa quantité impactent donc notre santé. Lorsque nous consommons trois repas par jour, notre organisme est tout le temps en digestion. Il ne peut plus gérer ses fonctions de protection, d’auto-régulation et de régénération du corps.
C’est une utilisation (inutile) de votre énergie qui affaiblit votre métabolisme favorisant ainsi l’arrivée de nombreuses pathologies..
Le jeûne intermittent propose une nouvelle vision de votre pratique alimentaire en réduisant considérablement les heures de repas. Ce type de régime consiste à ne pas manger pendant plusieurs heures pour que l’organisme puise dans vos réserves pour vous fournir du carburant.
Il existe plusieurs formats de jeûne qui permettent à chacun d’adapter son rythme et de trouver celui qui lui convient le mieux : le 16:8 (Ne pas manger pendant 16h et s’alimenter pendant 8h), le 18:6 (jeûner pendant 18h et manger pendant 6h), le 20:4 (jeûner pendant 20h et s’alimenter pendant 4h) ou encore le OMAD (Jeûner une jour sur deux par semaine).
Est-ce que le jeûne fait baisser la glycémie ?
Les bienfaits du jeûne intermittent sont multiples. Lorsque le corps passe en restriction calorique pendant plusieurs heures, il va alors aller chercher une source d’énergie dans vos réserves de glycogène qui sont nombreuses dans vos graisses. Selon les chiffres, « Ces réserves correspondent à une quantité d’énergie de 1 600 à 2 000 calories, soit l’apport alimentaire d’environ une journée« .
De son côté, l’organisme va alors se concentrer sur ses véritables fonctions : son auto-régulation, aussi appelée l’homéostasie. Il va donc entrer en processus de régulation et notamment au niveau de ses hormones d’insuline et de glucagon.
Mais il faut savoir que le jeûne intermittent, ce n’est pas seulement le fait de ne plus manger. Il faut aussi veiller à avoir une alimentation variée et équilibrée avec de bons apports pour fournir à votre corps tout ce dont il a besoin.
De cette façon, le métabolisme va pouvoir stabiliser sa glycémie et éviter d’entrer en hypoglycémie en sécrétant moins d’insuline !
Comment éviter l’hypoglycémie pendant le jeûne ?
L’hypoglycémie est souvent remarquée après un repas assez lourd et assez peu sain. Vous avez déjà dû avoir à faire à ce fameux « coup de barre » après un déjeuner par exemple.
C’est notamment parce que votre repas contenait une trop grande dose de sucre ! Comme je vous l’expliquais en début d’article, ce dernier est présent partout, et même lorsque vous ne le savez pas !
Qui dit aliments à index glycémique élevé, dit pic de glycémie et donc sécrétion d’insuline puissante ! Et comme elle fait bien son travail, vos taux vont alors chuter et là c’est l’hypoglycémie assurée !
Lorsque vous cassez votre jeûne intermittent, le mieux est donc d’opter pour des produits sains et équilibrés. Même si je sais qu’il peut être tentant de se jeter sur un bon hamburger ! C’est justement en faisant cela que vous réduisez à néant tout l’effet du jeûne.
Je vous conseille donc fortement de privilégier des bons glucides (et pas des sucres rapides à chaque repas !), des bonnes protéines, des bons lipides et des minéraux !
Est-il bon de jeûner quand on est diabétique ?
On me pose souvent la question de savoir si l’on peut jeûner pour guérir du diabète. Tout d’abord, il est bon de revenir sur les causes de cette maladie.
Consommer du sucre en trop grande quantité agit énormément sur la sécrétion d’insuline par le pancréas, si bien qu’au bout d’un moment, vos cellules peuvent développer une résistance à cette dernière.
L’hormone va alors réguler avec moins d’efficacité les niveaux de glucides et le pancréas risque de s’épuiser car il va devoir en produire plus. Puisqu’il y a une insulino-résistance, le sucre va rester stocké dans le sang menant ainsi à l’arrivée d’un diabète de type 2.
Alors peut-on réaliser un jeûne de 16h dans le cadre d’un diabète ?
Selon une étude (1), le jeûne intermittent a prouvé son efficacité car il a permis de « réduire le poids corporel, diminuer la glycémie à jeun, diminuer l’insuline à jeun, réduire la résistance à l’insuline, diminuer les niveaux de leptine et augmenter les niveaux d’adiponectine« , cette dernière étant une hormone chargée aussi de réguler les sucres.
Le jeûne intermittent et l’hypoglycémie, des résultats prouvés
Ainsi, le jeûne intermittent possède de nombreux bienfaits pour le corps. Une nouvelle étude (2) tend à montrer qu’il améliore les facteurs à risques comme « le diabète, les maladies cardiovasculaires, les cancers et troubles neurologiques tels que la maladie d’Alzheimer, la maladie de Parkinson et les accidents vasculaires cérébraux. »
Cependant, l’hypoglycémie peut être maîtrisée seulement grâce à un processus de nutrition saine et équilibrée !
Sources :
(1) « Intermittent fasting: is there a role in the treatment of diabetes? A review of the literature and guide for primary care physicians » – Michael Albosta, Jesse Bakke
(2) « Impact of intermittent fasting on health and disease processes » – Mark P Mattson, Valter D Longo, Michelle Harvie
Une réponse
Bonjour je pratique le jeûne intermittent et j ai fait une hypoglycémie à 59 et j étais tres mal 7h seulement après mon jeûne. J ai du manger 3 sucres
J ai pourtant mangé léger pour mes repas et sans sucre ajouté. Je viens d’avoir 40 ans en préménopause depuis 2 ans, diabétique sous médicaments mais pas de piqûre d’insuline. Je ne suis pas en surpoids, mon IMC est de 24,7 mais je voudrais perdre 10kg, car je me sens mieux avec 5à 10kg de moins. Je suis une ancienne anorexique, j’ai pourtant du diabète en ayant fait des régimes toute ma vie. Avec l’âge, la prememopause,le diabète, manger sainement ne suffit plus pour garder mon poids. Je pratique le 18/6 et je suis seulement à J4 de mon jeûne que faire? Merci de votre aide